Chaque année, à la saison des pluies, des élèves de l'institut des sciences et techniques de l'environnement (ISTE) de l'université de Fianarantsoa participent, avec l'ajper, à une semaine de reboisement dans le parc national de vombitse-vohibasia.
🍃Ce parc national situé dans le sud de Madagascar sur la route de Tuléar et à 10km de la petite ville de sakaraha est une forêt-oasis au milieu de la savane.
Elle apparaît comme par enchantement et sans prévenir dès que la voiture arrive en haut d'une petite coline🍃
La mission de 4 jours est un travail collaboratif entre les organismes partenaires, les élèves et la population locale. Deux techniques de reboisement ont été réalisées : méthode traditionnelle avec plants et méthode avec arka.
🌱Les plants
Les plants utilisés pour le reboisement sont issus d'une pépinière mise en place par omniverdi. L'organisation travaille en collaboration avec la communauté pour la récolte des graines des essences endémiques et l'entretien des plants durant leur croissance.
Les essences choisies pour le reboisement sont des essences classées dans la liste de rouge mondiale des espèces menacées de l'UICN (union Internationale pour la Conservation de la Nature) et les graines sont toutes récoltées dans la zone alentour du parc national.
🌱Arka
Comparable aux seedbomb, l'arka renferme les graines non pas dans de l'argile mais dans du compost d'herbes. Les graines qu'elles renferment sont un mélanges de mêmes graines utilisées en pépinière pour le reboisement par plants.
Ces 'pastilles' de graines ont été développés par omniverdi et sont réalisées par les femmes de la communauté locale. Un véritable transfer de connaissances a été réalisé et cette collaboration permet d'envisager la création d'emplois.
Pour en savoir plus sur l'arka, voici la publication Facebook d'omniverdi: cliquez sur le lien
👨🏽🌾Le reboisement
L'ensemble des reboisements se fait en lignes écartées de 2 mètres. Cette disposition a pour but de facilité le fauchage des herbes entrée les arbres. Ces travaux permettent:
🌾 de limiter les risques de feux de brousse
🌾Fournir la matière première pour la fabrication d'arka et la recherche en combustible alternatif au charbon et au bois
Les trous de reboisement diffèrent selon les plants et l'arka.
Dans le premier cas, les trous sont plus profonds (en moyenne 50cm afin d'accueillir l'ensemble de la racine) mais peu large (environ 20x20cm)
Dans le second cas, les trous sont moins profonds (environ 20cm)
Quelques centimètres de terre meuble sont mises au fond des trous puis les plants et les arkas sont placés.
🌱Pour les plants on veillera à ne pas plier les racines, à recouvrir jusqu'au colet
🌱Pour l'arka on veillera à avoir une couche de terre meuble suffisamment profonde et à recouvrir au moins de 5cm de terre
Une fois en terre les trois formeront une légère cuvette afin d'accumuler plus d'eau de pluie.
Ce sont ainsi plus de 3500 plants et 4000 arkas qui ont été plantés lors de cette mission et qui vont agrandir la surface boisée du parc.
🌳Et pour terminer...
Quelques mots sur la zone de reboisement de cette année
Il me semble important de vous en dire plus concernant ce point car il permet de mettre en lumière quelques enjeux environnementaux et sociaux. Pour chacun il y a du négatif - mais aussi du positif + 🙏🏽
Du point de vue environnemental:
- en juin 2020 la zone de reboisement de janvier 2020 a fait face a un feu de brousse. L'ensemble du travail est parti en fumée
+ Pour la première fois depuis une dizaine d'années la cuvette naturelle s'est rempli d'eau avec les premières pluies de janvier. Ce point humide est prometteur pour la zone etla suite des reboisements
Du point de vue social:
- la population locale est avant tout tournée vers l'élevage (principalement zébus et chèvres). La zone de reboisement fait donc face à une pression pastorale et à certaines conséquences qui lui sont liées (broutage -surtout dangereux pour les jeunes plants- et feu de brousse -pour agrandir et favoriser la pousse d'herbe de pâturage-)
+ la population locale et majoritairement les femmes sont impliquées dans le projet de préservation du parc national. De la collecte des graines endémiques, au reboisement en passant par la pépinière ou la fabrication d'arka, toutes ces étapes sont faites en collaboration avec la communauté. Cette collaboration permet de créer des emplois, sensibiliser et partager des connaissances. Les reboisements avec les étudiants sont des moments conviviaux qui attirent les enfants de la communauté.