3- Suan Lahu
C’est toujours au nord de Chiang Mai dans les montagnes, mais cette fois-ci à l’est sur la route de Chiang Rai que continue mon aventure. Je me retrouve à Suan Lahu (qui signifie ferme Lahu), ferme de café et de thé biologique. C’est le territoire de la communauté Lahu, communauté non bouddhiste. D’ailleurs le petit village qui se trouve sur le versant de l’autre montagne ne dispose pas de temple (particularité qui mérite d’être précisée car les temples sont omniprésents dans tout le pays). Cette fois-ci, pour la première fois, je me suis retrouvée seule volontaire pendant toute la durée de mon immersion. Un soir sur deux, j’ai été invitée à partager le dîner avec Lo Ue,qui gère la ferme, et sa famille mais également à participer à des fêtes et cérémonies du village (repas partagés, danse autour du feu sur la place commune, cérémonie de purification). Les autres soirs, lorsque je restais manger à la ferme, un chat que j’ai surnommé Pot-De-Colle me tenait compagnie. Quand je restai à la ferme, je n’ai jamais mangé seule!! Mais je ne devais jamais m’éloigner de la nourriture car voler la nourriture était sa technique de chasse (ceci et miauler en faisant les petits yeux aussi). Et la plupart des nuits, il venait me rejoindre en passant par un trou de la cabane en bambou pour dormir (il voulait d’ailleurs souvent dormir sur ma tête...). La ferme se situe dans la jungle sur une surface de plusieurs hectares. Le thé et le café sont les principales plantations. Mais des arbres fruitiers (citronniers, papayers, avocats, litchi, jaquier) et quelques épices (poivre noir, cannelle) sont également cultivés. Un petit élevage de cochons sauvages et de poulets complète la ferme. Bien que toujours très simple, le confort est moins spartiate qu’à la Happy Healing Home. Je dors toujours dans une cabane en bambou, il y a un lit une moustiquaire et des couvertures. Il y a même l’électricité dans la cabane. La cuisine a le confort minimal avec faïence et même gazinière. Un espace de réception pour les visiteurs ainsi qu’un espace de torréfaction et stockage des récoltes complètent le lieu. Comble du luxe, pour la petite anecdote, il y a un hammam! C’est une cabane en bambou, avec une cuve chauffée au feu de bois à l’extérieur. Un tuyau permet de faire rentrer la vapeur dans la cabane. J’ai pu en profiter un soir après une journée de travail. Des feuilles de citronnelle avaient été ajoutées à l’eau et Lo Ue m’a même donné une pâte gommante au marc de café fabriqué sur place. J’ai ainsi fait un hammam au milieu de la jungle... Lors de mon arrivée, ce n’était pas la période de récolte du café qui se fait en décembre. C’était par contre la période de plantation des plants de café et de citronnier. J’ai également pu réaliser d’autres activités comme la cueillette de fruits, nettoyer autours des jeunes plantes de café planté l’année passée, trier les grain de café, torréfier le café, préparer des commandes, guide pour les touristes qui sont venus visiter la ferme. J’ai passé un agréable moment au milieu de la ferme baignée dans la culture Lahu. La saison de la récolte du thé approchait mais je devais quitter ce lieu pour me rendre dans la dernière ferme....
4- Suwan organic farmstay
Pour terminer ce périple, on reste dans le nord de la Thailande mais on quitte la région de Chiang Mai pour aller à l’ouest à la frontière avec le Laos à côté d’Udon Thani. Ici on est accueilli par Manu, sa femme Auwn et leur deux filles. Leur projet de ferme à démarré il y a presque 3 ans, c’est à la fois un retour à la terre et un retour aux sources. Avec un projet de WOOFING touristique, je termine donc ce périple dans une cabane très confortable tout équipée avec salle de bain et vue sur l’étang. L’ambiance est familiale avec beaucoup d’échanges autours de la permaculture. Manu est prêt à parler pendant des heures de la permaculture, pour nous en apprendre plus mais aussi apprendre de nous. Auwn est pleine de connaissances et prête à partager des techniques mais aussi la cuisine thaïlandaise. Début août, c’est encore la saison sèche surtout que la pluie avait un peu de retard cette année. Les travaux au jardin étaient donc un peu au ralenti, les parcelles de potager en jachère. Pourtant il y a toujours à faire et les activités sont proposés en fonction de nos centres d'intérêt. La ferme se compose de plusieurs carrés en rizière. Certains sont construits, d’autres mises en culture potagère, un pour l’étang artificiel, un pour les poules et les canards, d’autres servent pour l’agroforesterie et enfin le reste sont les parcelles de rizières. Manu et Auwn diversifient les activités dans l’ensemble de leur propriété avec pour objectif d’être autonome en fruits et légumes toute l’année. Sur une partie de la propriété des centaines d’arbres fruitiers sont en train d’être planté. J’ai soumis l’idée de planter des plantes rampantes (courges, patate douce,...) aux pieds des arbres une fois ceux ci un peu plus grands. En effet, cet espace est parfait pour en faire un parcelle en agroforesterie. De plus planter des plantes utiles va permettre de limiter la tonte de l’herbe. De nombreux arbres ont déjà été plantés et d’autres vont s’ajouter au fur et à mesure. L’une des problématiques surtout au stade juvénile est leur reconnaissance. Auwn les reconnait parfaitement, mais très souvent ne connaît que le nom Thaï. Ce qui constitue une deuxième problématique. Ainsi un travail d’étiquetage des arbres avec leur nom en Français, anglais et thaï a été réalisé. Même si les pluies se faisaient attendre, elles sont arrivée vers la fin du séjour. Nous avons anticipé cette venue pour repiquer le riz. Technique qu’il me tardait de connaitre. De l’eau a été prélevé dans l’étang artificiel afin d'inonder une parcelle. Pendant ce temps, nous avons arraché les pousses de riz de leur “parcelle pépinière”. Les pousses ont été ensuite repiqués afin de terminer leur croissance les pieds dans l’eau. Quand le travail a été terminé, la pluie est enfin arrivée! J’ai également pu découvrir le marcotage des citronniers, technique qui consiste à multiplier l’arbre en question à partir de ses branche et non pas de pépins, mais aussi faire les semis de salade hors sol avant la mise en terre. La culture fait aussi partie des choses que souhaitent transmettre Auwn et Manu. Ils le transmettent à travers la cuisine mais aussi à travers l’art ancestral. Ainsi, peu avant mon départ, un métier à tisser était en train d’être mis en place pour faire découvrir et partager toujours plus avec les visiteurs. Au dela de la technique, le partage des connaissances et des valeurs font parti de la philosophie de la permaculture.
En Thailande, le pays du sourire, j’ai pu partager des quotidiens, apporter mon aide et certaines réflexions, découvrir des techniques de culture, des problématiques terrain. J’ai aussi rencontré des personnes avec des projets, des visions. Cette expérience m’a conforté dans mon parcours de volontariat. D’ailleurs avant de quitter la Thaïlande, mon billet pour le Sénégal est déjà réservé…
Fin de mon aventure en Thailande
La suite, se passera sur le continent Africain au pays de la Terenga!
Si vous souhaitez suivre ou en savoir plus sur les lieux que j’ai pu visiter, voici quelques liens de contact:
Pour la Suan Lahu
Facebook: ici
Pour Suwan organic farmstay
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